Dunoyer de Segonzac André
(1884-1974)
Eau-forte sur papier teinté
Epreuve d'artiste (essai)
Provenance : collection d'un ami du peintre
30 cm x 24 cm
Oeuvre vendue en l'état
Sans cadre
Oeuvres d'André Dunoyer de Segonzac en vente sur notre site
Ref : Classeur D1
André Albert Marie Dunoyer de Segonzac (1884-1974)
Peintre, dessinateur, graveur et illustrateur français. Né le 6 juillet 1884 à Boussy-Saint-Antoine (Seine-et-Oise, aujourd'hui Essonne) et mort le 17 septembre 1974 à Paris
On retient qu'« il apparut, dès 1918, comme le principal représentant du réalisme traditionnel ».
Il passe la plus grande partie de sa jeunesse dans son village natal à propos duquel Jean Vallery-Radot restitue des réminiscences durables : « L'Yerres traversait la propriété de sa grand-mère. Cette charmante petite rivière qu'ombragent des saules et des aulnes demeurera liée à ses souvenirs d'enfance. Il n'oubliera pas les reflets du ciel éclairant de manière intermittente l'eau qui courait sous les arbres. Plus tard, il saura rendre ces délicats effets, car l'eau et l'arbre demeureront à jamais ses thèmes de prédilection »
En 1900, il est élève libre de l'École nationale supérieure des beaux-arts de Paris.
En 1903, parallèlement à l'étude du malinké qui, à l'École nationale des langues orientales, lui vaudra une licence en dialectes soudanais, il entre dans l’atelier privé de Luc-Olivier Merson qu'il quitte, en mauvais termes avec ce maître, après son service militaire pour, en 1907, devenir à l'Académie Julian l'élève de Jean-Paul Laurens, puis dispose ensuite d'un atelier à l'Académie de la Palette à Montparnasse, où il reçoit les conseils de Georges Desvallières et Charles Guérin et où lui-même enseignera.
Il fait la connaissance de Luc-Albert Moreau et de Jean-Louis Boussingault avec lequel il partage un atelier au 37, rue Saint-André-des-Arts. C'est aux côtés de ces deux derniers qu'il va « participer à un mouvement que Bernard Dorival va qualifier de néo-réaliste, s'opposant aussi bien à la tradition académique qu'aux courants d'avant-garde, sans toutefois posséder une doctrine explicitement formulée ».
Ses premiers dessins sont publiés en 1908 dans La Grande revue et Le Témoin, hebdomadaire créé par son ami Paul Iribe.
En 1908, il commence à exposer au Salon d'automne et au Salon des indépendants, avec Paul Signac et Maximilien Luce.
À partir de cette même année 1908, louant une maison appartenant à Paul Signac, Dunoyer découvre les paysages de Saint-Tropez, auxquels il restera fidèle en y séjournant jusqu'à la fin de sa vie. Paul Jamot situe là, puisque sa peinture d'avant 1898 demeurait confinée dans la nature morte, l'inauguration de sa peinture de paysages et Pierre Cabanne restitue : « Luc-Albert Moreau et André Villeboeuf viennent l'y rejoindre. Il ne la quitte maintenant que devant l'invasion bruyante et colorée de l'été. Léon-Paul Fargue l'y voit vivre dans cette maison du "Maquis" que, de fait, avec Luc-Albert-Moreau et André Villeboeuf, il a acheté à Charles Camoin (il y aura pour voisine Colette qui, dans ses livres, l'appellera « le grand Dédé » et chez qui il gravera les planches de La Treille musicale, sous les oliviers ou le long des vignes dont il fera les paysages gravés de ses Géorgiques, sur les plages où des multitudes de corps se rôtissent au soleil et qu'il contemple "de son œil d'oiseau endormi" ». Pour le reste, il mène une véritable vie de nomade, à la recherche du motif surtout à travers l’Île-de-France, la vallée du Grand Morin, Feucherolles, Chennevières-sur-Marne, Guyancourt, etc.
En 1910, il se lie d'amitié avec le couturier Paul Poiret et rencontre Max Jacob, Raoul Dufy et Maurice de Vlaminck. Il brosse les décors des fêtes données par Paul Poiret comme, avec Raoul Dufy, ceux de la « Mille et deuxième nuit » dans les jardins du Faubourg Saint-Honoré, ou ceux de la « soirée des Butard » où, dans les bois de Vaucresson, dansa Isadora Duncan.
De 1910 à 1914, il voyage en Italie, en Espagne, en Afrique du Nord, et s’intéresse au sport et à la danse (dessins des Ballets russes d’Isadora Duncan, 1911, Les Boxeurs 1910) à propos desquels Dunoyer de Segonzac restitue lui-même que, de tous les sports, c'est de fait la boxe qui l'a le plus passionné : « j'allais aux grands combats, salle Wagram, à l'Hippodrome et à la Grande Roue, mais j'affectionnais particulièrement une salle modeste : Les Arènes de Boxe où paraissaient les débutants dans de petits matches à quatre à six rounds maximum ». Il est alors, avec Roger de La Fresnaye et Luc-Albert Moreau, bel et bien situé dans la mouvance cubiste dont il se désolidarisera rapidement. De fait, dans sa visite du Salon des indépendants de 1914, André Salmon observe « une tentative de renouveau du cubisme » qu'il évoque sous l'appellation de « naturalisme organisé » et qu'il situe, proche de Roger de La Fresnaye, autour d'André Lhote, André Dunoyer de Segonzac et Luc-Albert Moreau..
De 1914 à 1918, mobilisé en tant que sergent au 353e régiment d'infanterie, il fait la guerre durement, avant d’être affecté dans une section camouflage ddu Groupe d'armées du Nord, puis de commander celle de la 3e armée : il dirige l'atelier de camouflage d'Amiens, puis celui de Noyon, se spécialisant dans la pose des faux arbres et ayant sous ses ordres le sculpteur Charles Despiau (le buste de Dunoyer de Segonzac que celui-ci exécutera en 1943-1944 témoignera de leur amitié pérenne), les peintres Charles Dufresne, Charles Camoin, Jean Puy et Jean-Louis Boussingault qui, avec lui, Jean Marchand et Luc-Albert Moreau, dans une revendication commune de l'héritage de Gustave Courbet, forment le groupe de « la bande noire ».
Il exécute de nombreux dessins de guerre, précieux par leur valeur artistique et documentaire, qui sont largement publiés dans Le Crapouillot et dans L'Élan, revue fondée par Amédée Ozenfant.
Dès 1919, année où il s'initie à l'eau-forte afin d'illustrer Les Croix de bois de Roland Dorgelès, il figure de nouveau dans de très nombreuses expositions, dont les principaux salons parisiens. Ses premiers paysages à l'aquarelle datent de 1920.
En 1921, il rencontre Paul Valéry, Léon-Paul Fargue, Valéry Larbaud et Jean Cocteau.
En 1928, il fait un voyage aux États-Unis où il rencontre un vif succès.
En 1930, il se lie d’amitié avec André Derain.
Il est membre du comité d'honneur de l'Association du foyer de l’abbaye de Royaumont et président de la Société des peintres-graveurs français.
Sous l'Occupation, il participe, en novembre 1941 à un « voyage d’études » en Allemagne, organisé par Arno Breker, acceptant, comme d'autres artistes parmi les plus renommés, de partir visiter les hauts lieux de la culture allemande ainsi que des ateliers d’artistes.
En 1947, il est élu membre de la Royal Academy de Londres.
À partir de 1951, ses œuvres peintes et gravées font l'objet d'expositions multiples en France, en Europe et aux États-Unis. De nombreuses études lui sont consacrées.
Célèbre dans les années 1920-1925, Dunoyer de Segonzac reste une figure incontournable de la peinture française. Associé à André Derain et Henri Matisse avec lesquels il forme le trio des maîtres de la peinture française contemporaine, figure « contraire » de Pablo Picasso, comme se plaisait à le définir Claude Roger-Marx, il en a été le parfait contemporain et ami. Son art ne s'est intéressé que furtivement au cubisme et à l'abstraction et reste marqué par le goût de la figuration commun à toute une génération d'artistes européens de l'entre-deux-guerres. Sa peinture s'impose comme l'une des plus représentatives du XXe siècle, par la somme des éloges reçus et par sa diffusion dans le monde entier, même si l'homme reste peu connu.
Initié à la gravure par Jean Émile Laboureur, il réalisa près de 1'600 cuivres de 1919 à 1970.





































































