Art suisse au XXème siècle 4 PEINTRES NEUCHÂTELOIS
DU 3 JUILLET AU 28 SEPTEMBRE 2025 Grande vente de tableaux en provenance de collections privées
LOUIS DE MEURON (1868-1949) MAX THEYNET (1875-1949) OCTAVE MATTHEY (1888-1969) CHARLES BARRAUD (1897-1997) Ouvertures : Du jeudi au dimanche de 14h00 à 18h00 et sur rendez-vous
Louis Henri de Meuron (1868-1949) Coloriste virtuose et considéré comme l'un des chefs de file de l'école neuchâteloise à partir des années 1910, Louis de Meuron (1868-1949) s'inscrit dans le prolongement de l'impressionnisme. Portraits d'enfants, natures mortes, paysages des rives du lac de Neuchâtel ou de Provence... ses sujets de prédilection évoquent un univers poétique et édénique. Né le 28.6.1868 La Sagne, † 30.7.1949 Marin Peintre et dessinateur marqué par Cézanne et Renoir. Paysages, natures mortes et portraits. Membre de la Commission fédérale des beaux-arts et professeur d'histoire de l'art. Il prend ses premières leçons de dessin auprès du sculpteur Fritz Landry, au Collège de Neuchâtel, et du peintre Auguste Bachelin. Ses études achevées, il s’installe à Paris de 1887 à 1893 où il étudie dans l’atelier de Luc-Olivier Merson, avec son ami et compatriote Pierre Godet. Il copie des œuvres de Poussin, Chardin et Delacroix au Musée du Louvre et s’intéresse à l’art de Puvis de Chavannes, ainsi qu’aux peintures des impressionnistes. Rentré en Suisse, il se marie et s’installe à Marin en 1898. Il séjourne à Florence entre 1902 et 1903, où il retrouve un élève de Gustave Moreau rencontré à Paris, René Piot, dont il apprend les techniques de la fresque et de la tempera. De retour en Suisse, il se spécialise dans le paysage, réalisé à partir de nombreuses études sur le motif, la nature morte et le portrait – ses effigies rencontrent un franc succès auprès de la bonne société locale. En 1913, il reçoit une commande importante, des fresques pour la salle de spectacle de la maison de santé de Préfargier. Cet ensemble monumental, qui figure Les saisons, demeure néanmoins sans suite dans l’œuvre du peintre. Meuron connaît le succès dès la fin des années 1910, notamment grâce à sa participation à l’exposition de la jeune peinture romande à Zurich en 1918. Paul Budry loue, dans les Cahiers vaudois, la sensibilité de sa peinture, le rendu délicat de l’air ou de l’eau, ainsi que «ces états colorés qui semblent naître au point où la conscience verse au rêve». A la même époque, des amateurs tels Willy Russ et les frères Oskar et Werner Reinhart à Winterthour acquièrent ses toiles. Devenu une figure majeure de la peinture neuchâteloise des années 1920 et 1930, il enseigne l’histoire de l’art à l’Université de Neuchâtel comme privat-docent (1925–1930) et siège à la Commission fédérale des beaux-arts (1928–1932), ainsi qu’à la Fondation Gleyre. Attiré par le sud, il effectue de nombreux séjours à Sanary (F) et se rend en Tunisie en 1934. Meuron participe régulièrement aux expositions de la Société des amis des arts à Neuchâtel qui organise plusieurs expositions de ses œuvres (1913, 1925, 1926, 1930, 1932, 1934). Il expose également à Genève, notamment à la Galerie Moos (1918) et à la Société des arts (1922). A l’occasion de ses soixante-dix ans, la société neuchâteloise met sur pied une rétrospective de son œuvre (1938). La dernière exposition monographique consacrée à Louis de Meuron a lieu à Neuchâtel en 1968, pour les cent ans de la naissance du peintre. Selon ses propres mots, Louis de Meuron ne retire de sa formation académique que la correction du dessin; il est en revanche attiré par différents mouvements artistiques de la modernité comme l’impressionnisme qui marque ses premières peintures (Verger, 1907; Nature morte aux fruits, 1912). Au début des années 1910, il adopte le modèle cézannien, qui se lit dans des œuvres strictement composées et à la palette restreinte. Les thèmes à connotation symboliste (Le fils prodigue, 1908) cèdent le pas aux travaux quotidiens, aux activités ordinaires et au paysage local (Jeunes pêcheurs, 1913; fresques de Préfargier; Les joueurs d’échec, 1918). Il adopte peu après un fauvisme tempéré, proche des solutions adoptées à la même époque par Giovanni Giacometti et qui se traduit par des toiles au chromatisme exacerbé et à la touche plus libre (Lac rose, 1916; Arbres en fleurs, 1932). Par ailleurs, le peintre est très apprécié pour ses portraits, notamment d’enfants, pour lesquels il s’inspire de la douceur des œuvres de Renoir.
Octave Matthey (1888-1969) Non-conformiste déclaré Octave Matthey, l'une des figures les plus originales de la peinture neuchâteloise. Son aventure ne manque pas de piquant; parti jeune pour Paris, au début du siècle, il s'intéresse passionnément aux écoles nouvelles; il n'y a pas, à cette époque de sa vie, plus révolutionnaire que lui. Rentré au pays, il médite, et peu à peu découvre, ou croit découvrir, que tout dans la peinture moderne est bluff, machinations, coups montés par les marchands de tableaux. A l'heure où toutes les extravagances enfin sont admises, il soutient qu'il n'existe de vraie peinture que chez Titien et Léonard, fidèle d'ailleurs en cela à son rôle de non-conformiste déclaré, toujours en guerre avec l'opinion dominante. La noblesse d'Octave Matthey, ce qui fait la grandeur de son attitude, c'est d'aimer fanatiquement la peinture. L'écrivain n'est qu'un assembleur de mots; l'hérésie majeure, c'est de croire en la "parole", cette menteuse professionnelles; et Farel, statufié sur l'esplanade de la collégiale, commet à perpétuité l'erreur de brandir un livre qu'il prétend mettre au-dessus de la vie. Seule la peinture est dans le vrai, car seule elle va droit au réel, pour en faire resplendir intégralement la beauté. Dans l'oeuvre si vaste d'Octave Matthey, il faut choisir. Retenons pour l'instant ses autoportraits, d'un méphistophélisme fort plaisant. Ne négligeons ni ses aquarelles, ni ses dessins; c'est dans le premier jet qu'il excelle. Lorsqu'il crayonnait lui-même, en quelques traits, les affiches de ses expositions, les gens les décollaient la nuit pour se les approprier. Bel hommage qu'un larcin de cette espèce ! Tiré de NEUCHATEL sur ses vieilles tours...
MAX THEYNET (1875-1949) Max-Robert Theynet est né le 18 avril 1875 et décédé le 20 novembre 1949 à Colombier (NE). Il étudie la peinture à St-Gall sous l’enseignement de Jean Stauffacher pendant trois ans, puis, pendant quatre ans, il fréquente l'Ecole des Beaux-Arts de Zurich. Il séjourne ensuite six ans à Paris et travaille dans l'atelier de Luc-Olivier Merson. De retour à Colombier où il allait passer le plus clair de sa vie, il se consacra surtout au paysage (rives du lac, paysages valaisans et jurassiens), à la nature morte de fleurs et à la peinture sur faïence. Il participa à de nombreuses expositions collectives et individuelles. Max Theynet a produit d'innombrables huiles, brossées avec dextérité, traitées à la spatule, éclatantes de matières et de couleurs. Nombreuses de ses œuvres enrichissent des collections privées. Max Theynet a su prendre ses distances avec l’académisme ambiant. Le peintre Maffli dans sa biographie parle de Max Theynet. Il lui a beaucoup appris sur le plan technique et il le considère comme l’un de ses maîtres, «un impressionniste extraordinaire qui m’a donné toute la nervure dans ma peinture.» "Les tableaux de Max Theynet sont imprégnés de fauvisme et de postimpressionnisme, livré à son instinct, sans soucis de style. Il a composé une multitude de natures mortes florales, avec une prédilection pour les pivoines qu'il peint vigoureusement. La peinture de Max Theynet s'apparente à celle d'Henry Manguin (1874-1949), peintre méditerranéen dont les paysages, les natures mortes et les fleurs se veulent le bonheur de vivre." Jean-Claude Kunz (novembre 1999). Austères paysages jurassiens où veillent les sentinelles rigoureuses des sapins et des épicéas. Pentes sauvages des Alpes à la force obscure, qui tels des alpinistes audacieux semblent rejoindre le ciel lointain. La peinture de Max Theynet s'attache à des sujets familiers, apparemment modestes, le lac, les arbres, les fleurs, la montagne. Peu d'anecdote donc, mais un hymne à la nature heureuse, développé au long d'un travail patient que l'on pourrait presque qualifier de sériel, repris d'une saison à l'autre, au fil des ans.Arbres nus dans un hiver de glace qu'égayent les signes de ponctuation de patineurs vifs entraînés dans une danse joyeuse; arbres penchés sur le lac, admirant dans l'eau printanière la délicatesse de leur parure nouvelle; voiliers paresseux se dodelinant sous la brise, mâts dressés dans le ciel d'été, et l'eau alors semble rejoindre l'air, le lac se noie dans le ciel; sous-bois d'automne traversés de chemins où éclate la symphonie claire des ocres, des rouilles, des rouges même des tapis des feuilles mourantes. Fleurs dressées, jaillissant en gerbes larges ou fleurs sûres d'elles, s'arrondissant en bouquets replets. Max Theynet enregistre l'émotion surgie de presque rien, l'épure et la fait chanter en toiles vivement coloriées, à la forte charpente. Mises en valeur par un trait sûr et des pâtes épaisses, les couleurs éclatent, se marient en harmonies audacieuses que ne renieraient pas les impressionnistes et les fauves, enfantent des contrastes aigus mais toujours maîtrisés. Max Theynet peint les choses d'une nature où l'homme s'intègre et se fond. Sa main mobile, nerveuse mais toujours sûre, généreuse, nous donne des oeuvres fortes et heureuses, lumineuses et gaies, qui parlent aux yeux et séduisent le coeur. Une peinture du bonheur... Source: texte de présentation de l'exposition Max Theynet à la salle des ventes de Genève - 10 mai 1989
CHARLES BARRAUD (1897-1997) Né en 1897 à La Chaux-de-Fonds, aîné de la fameuse fraterie chaux-de-fonnière, Parallèlement à sa formation d'ouvrier du bâtiment, il suit le cours du soir de I'Ecole d'art de La Chaux-de-Fonds. De 1922 à 1924, il travaille sur le chantier de la cathédrale de Reims. Il retourne à La Chaux-de-Fonds en 1924 et travaille comme encadreur. De 1925 à 1934, il fait partie du groupement d'artistes la Syrinx. II voyage en 1935 et 1936 en Afrique du Nord, puis s'installe à Areuse. Dès 1940, Charles Barraud accorde de plus en plus d’importance au paysage, inspiré par les bords mystérieux de l’Areuse et les vergers de Cortaillod. Charles s’affranchit vite du style réaliste familial. A ses débuts, il opte pour une peinture aux formes rigoureuses, digne de ses ancêtres graveurs. Rapidement, il produit des œuvres empâtées, foncées dans un premier temps, mais qui s’éclaircissent en gammes de gris bleutés et rosés Avec l’installation dans le Midi de la France à Blauzac dans le Gard vers 1950, il travaille essentiellement sur deux thèmes, les vues épurées et lumineuses de villages provençaux reprises inlassablement et de merveilleuses compositions de personnages vivement colorés, d’une fraîche et candide fantaisie. Quels que soient leur sujet ou leur époque, les toiles de Charles Barraud témoignent d’une grande sensibilité révélant un artiste raffiné et surtout un poète de la peinture Charles Barraud a peint cinq grands tableaux de nus dans les années 30-35 dont plusieurs se trouvent dans les musées neuchâtelois. La galerie des Annonciades mettra en vente l'une de ces grandes oeuvres encore disponible. Il existe peu de tableaux de grandes dimensions réalisés par Charles Barraud. Ce tableau est une découverte à ne pas manquer.
DU 3 JUILLET AU 28 SEPTEMBRE 2025 Ouvertures: du jeudi au dimanche 14h00-18h00 et sur rendez-vous
ENTRÉE LIBRE
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